Et si la beauté rendait les gens heureux
Par Jean-Philippe Caron | 19-07-2017
Je viens de terminer la lecture d’un livre très intéressant, écrit par Pierre Thibault et François Cardinal, respectivement architecte et journaliste : « Et si la beauté rendait heureux ». Je m’identifie fortement au processus créatif narré par Pierre Thibault. La sensibilité avec laquelle cet architecte primé exprime ce lien intime qu’il cherche à tisser avec la nature m’a profondément touché. Le rapport qu’il a développé avec « le temps » exprime avec une telle justesse ce que je ressens lorsque je crée un trophée, que je ne peux m’empêcher de vous en parler un peu.
Thibault dit de son travail de conception architecturale : « La notion de lenteur, de ralentissement est cruciale. C’est ce qui crée les conditions de l’acuité. Cela permet d’ÊTRE sur le site plutôt que d’être distrait ».
C’est précisément l’état d’esprit que j’adopte lorsque je crée un trophée : je passe en mode contemplatif, pour saisir l’essence même de l’objet que j’ai à façonner. Lorsque j’ai créé le trophée du Grand Prix du Canada de Formule 1 2015, j’ai passé de nombreuses heures à déambuler sur le circuit Gilles-Villeneuve pour m’imprégner de son environnement et prendre le temps de « respirer » le site. Vous imaginerez sans doute les odeurs d’asphalte, de voitures et de béton, mais ce sont les arbres, les milliers d’arbres qui entourent le sentier qui ont fait vibrer mes sens.
Dans l’article « GP du Canada : Le Trophée Champion », paru dans La Presse, Marc Tison résume ma création : « Cette pièce est à la fois épurée et foisonnante. À huit reprises, le circuit Gilles-Villeneuve a été découpé dans de l’aluminium et enfiché dans une base cylindrique. Surélevé sur la pointe qui correspond à l’épingle du circuit, les huit profils, disposés en rayons, symbolisent l’arbre et la rangée d’un arbre. «
À propos de sa mécanique créative, Thibault poursuit : « Le design a donc pris du temps… consacrer du temps et de l’énergie à concevoir le bon projet fait toute la différence. Cela peut même nous transformer dès le stade de l’élaboration… il y a un processus de création qui nous habite, nous transforme, nous enrichit… Je suis toujours surpris par les émotions qui naissent du processus de création ».
C’est précisément ce que je recherche : être transformé lorsque je crée, mais aussi transformer les autres et changer leur état lorsqu’ils découvrent un trophée en parfaite harmonie avec l’événement pour lequel il a été créé. Qu’il s’agisse de 200 millions de personnes rivées devant leur écran à la fin d’un Grand Prix de Formule 1, ou de quelques dizaines de personnes qui assistent à une cérémonie de remise de prix d’entreprise, j’aspire à voir de véritables émotions et à générer de la fierté.
Jean-Philippe Caron, président et chef de la création
Protocole – Trophées d’exception
Lewis Hamilton sur la plus haute marche du podium au Grand Prix de Formule 1 du Canada en 2015. Il a également remporté le trophée de la première place des éditions 2016 et 2017 que j’ai conçues.